"Jusqu'à la folie" de Jesse Kellerman
Quel talent, ce Jesse Kellerman! Son écriture est un florilège de sensations, qu'elles soient visuelles, olfactives, épidermiques... Il sait créer tout un univers accrocheur et des personnages hauts en couleurs. Lorsque je le lis, il me donne envie d'écrire, ce qui est loin d'être le cas de tous les auteurs dont l'ouvrage passe entre mes mains. Mais Jesse Kellerman a une écriture extraordinaire, dense et vivante. Et qui, mieux que lui, sait dépeindre la maladie mentale?
Car, après "Les Visages", c'est à nouveau de ce sujet dont il est question dans "Jusqu'à la folie", son second roman paru en France à ce jour.
L'histoire débute lorsque Jonah Stem, étudiant en médecine surmené, se porte au secours d'une inconnue agressée en plein milieu de la nuit dans une rue de Manhattan. Malencontreusement, lors d'un corps à corps désordonné, Jonah tue l'agresseur. Va alors commencer pour lui une longue descente aux enfers lorsque la très mystérieuse jeune femme qu'il a sauvée va vouloir lui témoigner sa reconnaissance.... à sa manière.
Le thème principal de ce roman extrêmement angoissant pourrait se résumer à la question suivante: jusqu'où peut-on aller par amour? Et qu'est-ce que réellement l'amour si ce n'est tenter de posséder l'autre? C'est à ces questions que Jonah va devoir tenter de répondre s'il ne veut pas aller jusqu'à la folie.
Un très beau roman. Très juste, très fort. On en redemande!